Istres est officiellement « Cité mistralienne »

Distinction

Fondé par Frédéric Mistral en 1854, le Félibrige est à l’origine de tout ce qui existe en matière de défense et de promotion des langues régionales.

En 2022, le Félibrige a fait naître un nouveau label, "Ciéuta mistralenco" (Cité mistralienne) dans le but de valoriser les villes qui promeuvent l'identité provençale dans tout le Midi de la France.

Forte du soutien des quinze associations locales valorisant la culture, le patrimoine et les jeux traditionnels provençaux, représentant quelque 1400 adhérents et bénévoles, la Ville d’Istres a légitimement postulé, en novembre 2023, pour l’obtention de ce label.

La signature de la charte et la remise de la plaque distinctive ont eu lieu, ce dimanche 31 mars 2024 au Magic Mirrors, au CEC les Heures-Claires, en présence de Paulin Reynard, Capoulié du Félibrige, Sabine Mistral, syndic du Félibrige, François Bernardini, maire d’Istres, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Nicole Joulia, première adjointe, vice-présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône ainsi que les élus porteurs du projet et les représentants des associations.

Céline Camoin, adjointe déléguée aux traditions, a souligné que « cette labellisation est le fruit d’un travail collectif de longue haleine », entamé dès 2020 avec l’engagement pris en signant alors la charte du « Collectif Provence ».

Nicole Joulia, qui avait endossé précédemment la délégation aux traditions, a salué « celles et ceux qui continuent à faire vivre cette tradition. J’avais pu découvrir des valeurs profondes de partage et d’ouverture. Nous sommes très fiers de ce prix ».

François Bernardini s’est évidemment dit « ravi d’apposer ma signature sur cette reconnaissance du réseau mistralien. C’est une conséquence légitime de tout l’investissement que vous, associations, certes appuyées par la municipalité, représentez ».

C’est dans la langue de Mistral que Paulin Reynard a motivé le choix d’Istres, la seule ville détentrice pour l’heure de ce label à l’ouest de l’étang de Berre : « Istres est une ville engagée pour la culture et la lengo nostro et aussi le symbole d’une transmission. Istres avait tout pour devenir une Ciéuta mistralenco ».

La charte prévoit qu’Istres conforte les engagements déjà tenus sur la valorisation et la transmission de la langue provençale et sa culture, l’organisation et le soutien à des manifestations culturelles à caractère provençal ainsi que la reconnaissance et la mise en valeur du patrimoine qui en résulte.

Le référent pour l’établissement du dossier de candidature était Jean-Claude Pascual. Le président de Lou Trelus s’est vu remettre ce même jour la « Cigale d’argent », une distinction du Félibrige qui récompense son action en faveur de la culture provençale.

Les quinze associations signataires du comité de soutien sont : Les Amis du Vieil Istres ; la Chorale Provençale ; l’Escolo dis Arnavèu ; le Comité de la Fête des Bergers et des Traditions ; Lou Liame ; Lou Trelus ; Saint-Etienne Renaissance ; la Boule Gazeuse ; la Boule Humide ; la Boule des Magnans ; la Boule Sauvage d’Entressen ; le Club Taurin d’Entressen ; les Rameurs de l’Olivier ; la Société des Jouteurs Istréens ; le Toro Club Istréen.

« Istre », un panneau routier sans le « s » final en provençal

C’est l’un des points de la charte qui suscite parfois des interrogations. Lors de la cérémonie, l’expression littérale de l’appellation de la commune sous sa forme provençale, Istre, sans le « s » à la fin, qui figure notamment sur les panneaux routiers, a été expliquée par Paulin Reynard. La première confusion vient de la différence entre la parole et la lecture. En provençal, on prononce « Istré », avec une intonation à la fin. Mais, à l’écrit, il n’y a pas d’accent, d’où l’impression de lire « Istres » sans « s ».

Comme le rappelle le Capoulié du Félibrige, « le nom provençal d’Istres puise dans ses racines, latines notamment », qui ont donné successivement Ystrio puis Castro Istrensi, Istrium, Istrio, Istro et Istre, avant d’adopter Istres. Comme Arles, d’ailleurs, Arelate en latin, qui se dit « Arle » en provençal. D’ailleurs, le gentilé (la dénomination officielle des habitants d’un lieu) d’Istres est istréen, istréenne… et non pas istrésien, istrésienne.