Colonel Anne-Laure Michel : « 2024, une année importante pour la base »

Défense

Le colonel Anne-Laure Michel a tenu à présenter ses vœux aux médias au commencement d’une année qui s’annonce exceptionnelle pour la Base aérienne 125 Charles Monier. Mobilisé en permanence, son personnel a déjà vécu une intense année 2023. Mais 2024 s’avance comme un grand cru, marquée par les 60 ans des Forces aériennes stratégiques (FAS), les 90 ans de l’Armée de l’Air et les 80 ans du Débarquement, notamment en Provence, sans oublier l’implication dans la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques. A ces grands rendez-vous nationaux, voire planétaires, la BA125 ajoutera cette année ses propres actualités.

Son commandant a d’abord resitué ce que la base, l’une des trois en France à être à vocation nucléaire, représente « de par ses proportions uniques, avec une piste de 5000m, la plus longue d’Europe et ses spécificités, comme les quinze avions ravitailleurs, les essais en vol et l’école des pilotes, le Top Gun français ». Et de confirmer : « La base qui n’est pas prête de fermer, c’est celle d’Istres puisqu’on est même en augmentation d’effectifs ». Quelque 5000 personnes y travaillent, dont un peu plus de 2500 aviateurs, 1000 logeant sur place, 1000 employés de l’industrie aéronautique civile et militaire, les près de 1000 salariés de la DGA-Essais, auxquels il faut ajouter d’autres personnels et services du ministère des Armées y apportant leur concours.

2024 sera marquée « par l’inauguration du hub des armées, l’aéroport que certains appellent le Roissy des armées, notre grand rendez-vous, prévue début mai. C’est faire de Istres le pôle majeur de projection dans les airs des forces armées en opérations extérieures. C’est un changement d’échelle complet des planifications pour la France ». Autre chantier d’envergure, « à partir de cette année, notre escale historique va être entièrement déconstruite et reconstruite pour absorber beaucoup plus de fret, jusqu’à 9000 tonnes par an ». D’ici 2027, la deuxième partie de tous ces travaux seront achevés. Imaginez-vous : l’ensemble des surfaces concernées représente le quart de la superficie de Paris ! « Cette activité en plus va être bénéfique pour toute la région ».

Cet aménagement « se fait avec l’environnement de la base. Le pôle aéronautique Jean-Sarrail, qui est contigu et a un accès direct à la piste, va accueillir les industriels qui assurent le soutien des MRTT. On va vraiment gagner en réactivité et en interaction avec la Métropole pour travailler du mieux possible ensemble ». Et le colonel Michel d’insister : « Cette interaction, c’est aussi travailler sur les accès à la base. C’est un sujet stratégique. On va augmenter les flux de camions, de bus. On travaille d’arrache-pied pour avancer sur le doublement de la liaison routière de la Transhumance mais aussi pour mettre des pistes cyclables car nos aviateurs sont comme la société, sensibles à utiliser d’autres moyens de transport. On essaye de peser fort sur ces dossiers à l’horizon 2027-2030, on y travaille avec la Région, la métropole et les mairies ».

Autre temps fort attendu, la participation de la BA125 au défilé du 14 juillet à Paris et à Marseille. La dernière fois, c’était en 2017 à l’occasion de son centenaire. « C’est une belle reconnaissance pour les aviateurs de la base dans la phase actuelle de montée en puissance des qualifications des équipages ».

L’ultime événement grand public de la base en 2024 se tiendra les 28 et 29 septembre avec un meeting aérien national « car il sera le seul de l’armée de l’air et de l’espace en France cette année. Le week-end mettra à l’honneur les trois grands anniversaires évoqués avec des tableaux et des expositions en lien, des moyens aériens importants mis, dont des étrangers, des démonstrations ». Quelque 50 000 personnes y sont attendues sur les deux jours. L’entrée sera gratuite, mais sur réservation obligatoire. Les modalités seront communiquées ultérieurement.