À Istres, des économies d’énergie… depuis 2011

Info mairie

À l’heure où le prix de l’énergie explose, la Ville d’Istres n’a pas attendu ces phénomènes circonstanciels pour prendre conscience de leur caractère inéluctable, mais également de la nécessité absolue de rationaliser nos consommations.

C’est pour cela que, dès 2011, la Ville s’est engagée sur deux dispositifs essentiels : la généralisation de l’usage des véhicules électriques et la conversion en lampes LED basse consommation de la totalité de ses éclairages (aussi bien éclairage public qu’éclairages intérieurs). En éclairage public, l’économie avait été alors de 60% !

En outre, toujours avec une même volonté politique forte, plusieurs programmes de construction de centrales photovoltaïques ont été soutenus, et ce, dès le début de ces dispositifs. C’est ainsi que, sur le territoire communal, cinq centrales de production électrique photovoltaïque fournissent chaque jour de l’électricité propre et inépuisable : Massuguière (deux sites), Sulauze, Entressen (serres), Parc d’Artillerie.

Au total, cela représente 94,9 mégawatts de capacité de production, qui fournit de l’électricité pour 65 000 habitants ! La ville d’Istres est donc excédentaire en production d’électricité 100% verte en journée.

Au-delà de cette politique d’anticipation, il est néanmoins indispensable de pouvoir réduire encore la consommation d’énergie des services communaux. Le total de la consommation énergétique des services communaux est actuellement de 23 231 mégawatts heure par an.

Deux étapes sont à considérer : les objectifs immédiats et ceux à plus long terme. En effet, certaines décisions qu’il est indispensable de prendre n’auront des effets que dans plusieurs mois, voire années.

Les contrats d’électricité de la ville sont « protégés » encore cette année. Les tarifs sont en effet valables de 2020 à 2022 et les hausses sont mesurées. Dès l’année prochaine, le nouveau marché de fourniture électrique sera attribué et une très forte augmentation sera forcément constatée, ce qui va engendrer des dépenses supplémentaires très importantes qu’il ne sera pas possible de juguler avec les mesures énoncées pour cette année.

En ce qui concerne le gaz, en revanche, les hausses sont déjà très importantes cette année, avec un quasi doublement constaté jusqu’à présent et le dernier avenant au contrat, dont les effets vont commencer dans un mois, verra son prix multiplié par 5 !

Le montant de la facture énergétique a déjà augmenté en 2022 de 900 000 € à ce jour, augmentation qui va encore fortement s’aggraver d'ici à la fin de l’année tant les tarifs sont volatiles, malheureusement à la hausse, et notamment pour le gaz. La situation est donc à prendre très au sérieux et des mesures bien plus contraignantes seront sans doute à envisager afin de maintenir la soutenabilité budgétaire, déjà bien mise à mal avec les augmentations des autres postes.

Au titre des mesures prises avec effet immédiat, la durée d’éclairage public est réduite d’une heure quotidiennement. L’économie sera de 250 mégawatts heure. En y ajoutant l’extinction de l’éclairage des stades à 22h, l’économie sera portée à 80 mégawatts heure supplémentaires.

Économie générée : 80 000 €.

En ce qui concerne l’énergie électrique des bâtiments, tout système de chauffage électrique et d’éclairage sera stoppé lors des périodes d’inutilisation des locaux avec une remise en chauffe progressive à partir de 6h, en fonction des saisons. L’économie sera de 500 mégawatts heure.

De la même manière que l’éclairage public, la ville a équipé depuis plusieurs années l’ensemble de ses bâtiments en éclairage LED. Ce gain est donc également déjà acquis.

Économie générée : 110 000 €.

L’action sur les bâtiments alimentés au gaz est plus complexe. En effet, les systèmes de chauffage au gaz nécessitent un temps de réaction plus long. À Istres, 52 chaudières alimentent plusieurs bâtiments chacune. La mesure consistera à agir sur les consignes de température contractuelles dans les chaufferies gaz. Une baisse de la consigne de 1 °C, passant de 20 à 19, permettra une économie de 1 100 mégawatts heure.

Économie générée : 300 000 €.

Le total de ces mesures conduira à une baisse de la consommation de 1 930 mégawatts heure pour une économie de 490 000 €.

Ce total représente 7% d’économie sur la consommation annuelle d’énergie. Afin de pouvoir atteindre les 10% d’économies préconisées par le gouvernement, il faudra abaisser fortement les températures des modes ralentis (lors de la fermeture des bâtiments), c’est-à-dire accepter que les bâtiments, en début d’utilisation quotidienne, puissent avoir une température qui montera progressivement, mais qui sera inférieure à la température de consigne à l’ouverture.

Concernant les illuminations de Noël, bien qu’étant elles aussi constituées de lampes LED basse consommation, il a été décidé de réduire les plages horaires cette année. Ainsi, les éclairages seront actifs entre 17h30 et 22h, à l’exception de la nuit du 24 au 25 décembre où ils s’éteindront à 2h.

Afin de pouvoir rendre plus efficace encore la gestion énergétique des bâtiments, deux dispositifs sont en préparation et auront des effets à moyen terme.

La ville intelligente (ou Smart City)

Le déploiement du réseau LoRa (Long Range ou « longue portée » en français) sur tout le territoire communal permet l’usage de capteurs divers et variés pilotables par une plateforme centralisée. C’est par ce dispositif que l’ensemble des armoires d’éclairage public vont être équipées de commandes à distance. Elles vont permettre d’ajuster en quelques minutes les durées d’éclairage en fonction des besoins. L’exemple le plus évident est la météo. En effet, un hiver rigoureux va nécessiter une demande en énergie de chauffage plus importante que l’on pourra compenser par des plages plus courtes d’éclairage public.

Le marché global de performance énergétique

La commune est sur le point de désigner un opérateur chargé de mettre en œuvre sur les principaux bâtiments communaux un contrat de performance énergétique (CPE). Le fait que ce marché soit « global » signifie que non seulement les systèmes de chauffage seront réglés en fonction d’une température demandée qui correspond à un tarif négocié (le prestataire se charge du paiement de l’énergie), mais également que le prestataire sera chargé de réaliser des travaux d’amélioration de l’isolation financés en partie par la baisse de la consommation énergétique qui en découlera. En outre, l’ensemble des systèmes de chauffage sera connecté, ce qui permettra, à l’instar de l’éclairage public, d’agir instantanément sur les chaufferies et autres pompes à chaleur. Le but étant également de pouvoir à terme supprimer complètement l’usage des énergies fossiles.