Lorànt Deutsch : « Istres a un charme fou »

Patrimoine

Clermont-Ferrand, Dreux, Nevers, Marseille, Lille, Béziers, Tokyo… et maintenant Istres. Le comédien, connu également pour être un féru d’Histoire, est venu tourner pendant deux jours un épisode de sa chaîne YouTube « À toute berzingue », qui compte 80000 abonnés.

De l’oppidum du Castellan à Rassuen, du la colline Saint-Etienne à la BA125, du port des Heures-Claires au centre ancien, Lorànt Deutsch, avec son complice et chef de projet, Emmanuel Sokol, a parcouru la ville avec gourmandise, sa gouaille de titi parisien et son débit mitraillette. La vidéo devrait être mise en ligne d’ici deux mois.

D’où vous vient ce goût pour l’Histoire ?

Parce que je suis curieux. L’Histoire, c’est une porte d’entrée pour comprendre le présent et notre réalité. Elle donne des réponses qui m’excitent tout le temps. Ce qui me plaît le plus, ce sont les routes. J’ai gardé tout ça pour moi jusqu’au jour où j’ai fait une émission de Marc-Olivier Fogiel, en 2009, pour la promotion de « Métronome ». Il m’a fait un quiz sur le nom des rues de Paris et les gens étaient assez bluffés. Mon éditeur, Michel Lafon, m’a poussé à poursuivre. Et Fogiel m’a ouvert les portes de la télé.

Vous avez été révélé au grand public par le cinéma, il y a 24 ans. Qu’est-ce qui vous a décidé à mettre en avant votre passion pour l’Histoire ?

Parce que j’en ai eu marre d’être comédien. Marre du métier, trop dur, flippant. Les acteurs ne me fascinent pas. On met quatre ans à monter un projet et il se fait dégommer en une heure. Il y a beaucoup de monde, tu es moins désiré, tu es obligé de faire des trucs dont tu n’as pas envie. Et j’ai aussi une vie de famille, trois gamins. A mon âge, 46 ans, et avec ma vie, je voulais être maître des pendules.

Donc, acteur, c’est fini ?

Je fais des séries, encore quelques tournages. Mais je n’ai plus d’agent. Le théâtre, c’est fini. Il y a trop de contraintes. C’est aussi une question d’emploi du temps. Je veux profiter de mes enfants, qui sont encore petits.

Quand vous est venue l’idée de ces chroniques ?

C’était en 2018, à Orléans. J’étais venu créer la pièce « Terminus » pendant plusieurs jours. J’étais seul. Pour occuper mon temps libre, en me promenant en ville, cette idée a germé. Avec Emmanuel Sokol, qui gère déjà mon profil Facebook , on souhaitait accentuer la présence sur les réseaux sociaux.

Combien en avez-vous tourné ?

On a déjà sillonné une soixantaine de villes. On aimerait en faire 300 mais si on arrive à 200, ce sera bien.

Que vous a inspiré Istres ?

J’étais venu plusieurs fois jouer au théâtre mais je n’avais pas eu le temps d’aller plus loin. C’était un tournage très fluide. D’abord, Istres a un charme fou. C’est charmant. Le passé comme l’époque contemporaine, ça vous saute aux yeux. Et vous avez de sacrés ambassadeurs !

Chaque épisode dure une dizaine de minutes. Qu’avez-vous sélectionné ?

L’idée n’est pas une carte postale exhaustive. C’est donner l’envie aux gens de venir découvrir par eux-mêmes. Je me documente beaucoup en amont. Puis je confirme une fois sur place. Ici, il y a le paléolithique avec Saint-Etienne et le Castellan, puis l’époque médiévale et la Renaissance dans l’olive du centre ancien. Je mets aussi en avant le sel, qui a abouti à l’usine de Rassuen. Et le camp d’aviation qui est devenu une base aérienne de premier plan.