Attrayantes abstractions à Saint-Sulpice

Exposition

Depuis plusieurs éditions, le rendez-vous C2L’Art vise à « créer des rencontres, des ponts, pas seulement avec le public mais aussi entre artistes », précise Sylvie Vilette, responsable du Pôle municipal des arts visuels. Depuis hier, quatre artistes se partagent les espaces de la chapelle Saint-Sulpice avec des productions dédiées « à l’art abstrait mais pas que. L’exposition devait s’appeler C2L’abstraction mais c’est devenu C2L’attraction car on est rapidement aspiré par chaque œuvre ».

La peintre martégale Chantal Jamet, pour ses grands formats, n’utilise pas de pinceau « mais uniquement mes mains. En tenant compte de l’incidence de la lumière, j’utilise l’aléatoire pour construire ». Techniquement, « je monte les glacis en puissance comme les peintres flamands du XVIIe siècle. A chaque toile, c’est un instant d’émotion qui doit sortir ».

Pour Alexia Tonna, depuis 2015, c’est une véritable reconversion. « Anciennement, je travaillais dans le commerce automobile. Je dois tout à Keo Merlier Haim ». C’est d’ailleurs cette artiste aixoise, en se désistant, qui lui a ouvert les portes de la chapelle. Installée à Peypin, Alexia travaille à l’encaustique, « une technique ancestrale pour fabriquer la cire, découverte sur les sarcophages. Les pigments sont naturels ». Chaque toile nécessite « de quelques semaines à quelques années pour être achevée ». Le cercle, omniprésent, « est une forme qui permet de parler de tous les sujets. On peut aussi y voir l’iris de l’œil ». Son approche se veut « un partage d’expérience, des messages de paix et d’amour. Je veux aussi parler d’écologie, je soutiens des apiculteurs près de chez moi ».

Philippe Lezer dévoile une création spécifique, « un travail jamais exploité, à partir d’un dessin que j’avais fait en 1984, comment le transcrire en 3D ». Cet artiste de Saint-Mitre-les-Remparts « sculpte depuis 40 ans, mais je dessine depuis tout petit. J’en ai des milliers ».

Il a choisi « le totem, qui marque les débuts de la communication, rehaussé de pétroglyphes », des gravures obtenues par incision. Des plaques de métal découpées au plasma contrastent avec une autre sculpture exposée, elle « en rond de bosse, du plâtre blanc, une démarche plus esthétisante ».

Enfin, Hugo Terracol est l’invité extra-régional, travaillant près de la Suisse. « J’étais venu en vacances à Istres, j’avais été séduit par la chapelle ». Bien lui en a pris d’envoyer un dossier. « Je peins depuis l’âge de 6 ans. J’ai suivi cet apprentissage pendant 12 ans. À 18 ans, j’ai rencontré le grand peintre chinois Zao Wou-Ki dans son atelier ». Une révélation et une inspiration qu’on retrouve dans ses huiles sur toiles où jaillissent comme des vagues d’écume. « L’abstraction est la forme la plus libre pour exprimer mes émotions. J’aime capter l’indicible dans la nature, avec une harmonie globale dans la composition ».

« C2L’attraction », jusqu’au 24 avril à la chapelle Saint-Sulpice. Entrée libre tous les jours (sauf mardi et jours fériés), 9h-12h, 15h-19h. Visites commentées avec les artistes les samedis à 14h30, sur réservation au service des arts visuels, 04 13 29 50 83.