« Clic’arts », la preuve par quatre

Chapelle St-Sulpice

Pour son premier rendez-vous de l’année, la chapelle Saint-Sulpice frappe fort avec la 5e édition de « Clic’arts », le rendez-vous dédié à la photographie. La sélection des quatre artistes pour cette exposition s’avère pertinent, chacun avec un univers particulier.

Christian Agnel, avec « Des saris et des hommes », présente le fruit d’un voyage en Inde en 2010 dans deux régions, le Rajasthan et le Penjab. Une sélection parmi quelque 6000 photos réalisées. « J’ai été impressionné par les femmes avec leurs saris, même les plus modestes, et les hommes avec leurs turbans. Les gens sont faciles à photographier et contents de l’être. On a même eu la chance d’être invités à un mariage dans la famille de notre chauffeur », sourit-il.

Autre ambiance, dans la chapelle carrée, avec Stéphane Jacquemin. Photographe-auteur et psychanalyste, il rend compte, avec « Les arbres de Birkenau 2 », de deux séjours, durant l’hiver 2018 et 2019, de deux visites au camp d’Auschwitz, « un sujet pas évident et pas facile à exposer », atteste-t-il. Chaque photo numérotée renvoie à une fiche, « à une histoire, des textes très documentés ». Face à le dureté de certains récits, un message d’avertissement est affiché, notamment à destination des plus jeunes. Il faut dire que, derrière ces arbres en noir et blanc, se trouve « un endroit précis du camp d’extermination, caché dans la forêt ». Ces véritables « témoins » des horreurs perpétrées sont pour lui « une manière différente de raconter l’Histoire et combattre le révisionnisme ».

Atmosphère plus légère avec Sylvie Muller et sa série « Nébuleuse ». La photographe animalière a choisi ici de « traiter la nature autrement à travers les bulles ». En l’occurrence, celles provenant de bières ambrées. « Elles sont prises du dessus, c’est un travail très technique. L’éclairage joue », commente-t-elle.

Enfin, Marc Venet occupe la façade ouest et l’arcade sud avec « Oniriques ». On est ici dans la photo plasticienne, « un travail de recherche mené depuis les années 70. J’ai été marqué par Prévert, Vian », précise-t-il. Visiblement, aussi, par les Surréalistes. Petits formats ou immense triptyque de kakémonos, le photographe constate : « Dans la rue, on voit des juxtapositions incongrues. J’ai voulu aller plus loin, créer des mondes parallèles, imaginaires. Les repères sont chamboulés exprès ». Un appel au rêve, chacun le sien.

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« Clic’arts », jusqu’au 13 février 2022, chapelle Saint-Sulpice. Entrée libre tous les jours (sauf mardi), 9h30-12h30, 14h-18h. Visites commentées de l'exposition avec les artistes les samedis 15, 29 janvier et 12 février à 14h30, sur réservation au 04 13 29 50 83. Port du masque et pass sanitaire obligatoires.