Rencontrer Latifa Ibn Ziaten, présidente de l’association « Imad pour la jeunesse et la paix », est toujours un moment intense émotionnellement. Depuis 13 ans, elle parcourt la France, l’Europe, le monde pour sensibiliser les jeunes au « bien vivre ensemble » sans discrimination, sans préjugé.
À l’invitation d’Espace Pluriel Jeunes, celle dont la fils Imad a été assassiné par un terroriste en mars 2012 était à Istres, ce mardi 10 décembre. Une rencontre qui restera sans aucun doute gravée dans l’esprit des collégiennes et collégiens, lycéennes et lycéens présents à l’Espace 233.
Les élèves des quatre collèges et deux lycées de la ville ont engagé un riche échange avec elle, souvent avec beaucoup d’émotion.
« Nous sommes tous les enfants de la République, la laïcité est là pour nous tous, quelles que soient nos origines, notre religion. L'Islam n’est pas une nationalité ou une identité, mais seulement une religion. C’est quelque chose de personnel. Vivre ensemble, c'est savoir aussi se mettre à la place de l’autre pour le comprendre. Ne baissez pas les bras, ne vous laissez pas envahir par les réseaux sociaux, faites attention aux pièges d’internet, ne tombez pas dans la haine… chaque jeune doit trouver sa liberté, ce qui compte, c'est de s’intégrer soi-même dans sa tête... », autant de messages souvent poignants, délivrés par cette femme exceptionnelle, à un auditoire captivé et captivant par la spontanéité de ses questions.
En introduction de cette rencontre, le maire d’Istres, François Bernardini, a tenu à saluer Madame Ibn Ziaten pour sa dignité : « au lendemain de la journée nationale de la laïcité, votre présence ici est un beau hasard ! Merci madame d’être là pour nous donner votre sentiment après le terrible drame que vous avez vécu. Merci de transmettre aux jeunes l’analyse que vous en avez fait tant sur le plan des relations familiales qu’humaines. Vous avez surmonté cette épreuve avec force et dignité pour aller au-devant des jeunes et les sensibiliser à la signification de ce drame et s’en imprégner pour être finalement, simplement, un bon citoyen ».