Émotion et félicitations unanimes pour le départ du colonel Anne-Laure Michel
L’au-revoir officiel aura lieu le jeudi 29 août prochain sur le tarmac de la Base aérienne 125 « Charles-Monier ». Mais, dès ce jeudi 25 juillet 2024, le colonel Anne-Laure Michel a pu mesurer la place qu’elle a occupé pendant deux ans à sa tête. Première femme à en assurer le commandement depuis sa création en 1917, elle aura imprimé sa marque, unanimement saluée lors de la cérémonie organisée par la municipalité au Pavillon de Grignan.
Ce rendez-vous rituel, en présence des autorités civiles et militaires, d’élus, des représentants d’associations patriotiques, a été emprunt d’émotion et d’éloges adressés à cette militaire au parcours déjà exceptionnel.
C’est d’abord François Bernardini qui a assuré : « Madame, vous m’avez sidéré. J’ai pu apprécier votre façon de travailler et, surtout, le partage des objectifs communs ». Investie bien au-delà du commandement déjà exigeant d’une base qualifiée de XXL, le colonel Michel a grandement contribué à faire avancer des dossiers primordiaux pour le territoire, de l’expansion du Pôle aéronautique, avec la maintenance opérationnelle acquise d’une partie des Airbus « Phénix », « pour laquelle je vous suis extrêmement reconnaissant », aux liaisons routières insuffisantes : « Vous avez témoigné de manière très active lors des enquêtes publiques, merci de l’avoir fait », a apprécié le maire d’Istres. Ajoutant : « Ce qui m’a séduit avec vous, c’est cette disponibilité immédiate qui a fait que vous vous êtes accrochée à tous nos wagons. On va porter la ville à un haut niveau ». Puis de confier : « Je n’ai aucune inquiétude pour votre avenir. Quand on passe à Istres, l’étoile du général n’est pas loin. Votre compétence fera qu’elle arrivera encore plus vite. Longue vie et grand succès ».
C’est ensuite Régis Passerieux qui a également regretté que le colonel Michel n’ait pas pu prolonger son bail istréen, la durée de deux ans étant la règle : « On ne modifie pas impunément les plans de vol de l’armée de l’Air et de l’Espace, a constaté avec humour le sous-préfet de l’arrondissement d’Istres. Nous n’avons qu’à regretter ce départ précoce mais aussi nous féliciter de la capacité qu’a eu l’armée de vous envoyer ici, au bon moment, dans votre extraordinaire carrière. Nous avons à vous témoigner, individuellement et collectivement, de notre plus grand respect. C’est un ensemble considérable qui a été sous votre responsabilité. Nous avons bénéficié de ce haut engagement, de ces hautes valeurs, pendant deux ans. Nous vous sommes reconnaissants pour tout ce que vous avez pu conduire ici ».
En réponse, Anne-Laure Michel, traversée par l’émotion, a réaffirmé « le lien étroit » qui unit la base et son environnement : « Vous avez partagé l’aboutissement de nombreux projets, la livraison d’infrastructures qui ont transformé la base et ses missions opérationnelles », dont la nouvelle aérogare du « Roissy des armées ». Pour elle, « l’ADN de cette base à vocation nucléaire, c’est de savoir réagir au coup de sifflet en permanence. Le rôle de la collectivité a été remarquablement joué ». Précisant : « Grâce aux idées communes et grâce à ce que chacun met comme pierre à l’édifice, on arrive à faire des choses au service du personnel que les gens ne croyaient pas possibles ». Et de conclure : « Ce fut un très grand honneur et un très grand défi de commander cette base, une mission très, très intense du quotidien, de jour comme de nuit. Je partirai avec des souvenirs inoubliables. Je suis assez active et j’aime bien que les choses avancent. Je ne pouvais pas rêver que les choses avancent aussi bien ». Puis, s’adressant à François Bernardini : « Monsieur le maire, merci pour votre soutien bienveillant, votre écoute et votre dynamisme. C’est votre profond et sincère attachement à la base qui se voit ». Finissant par une citation : « La grandeur d’un métier, c’est peut-être avant tout d’unir les hommes. Il n’est qu’un luxe véritable, c’est celui des relations humaines ».
Avant la traditionnelle remise des cadeaux, le colonel et le maire ont signé une convention « MINARM » qui vise à renforcer davantage les liens déjà très forts entre le ministère, via la base aérienne, et la collectivité locale.
Anne-Laure Michel, pendant un an, va poursuivre son apprentissage du haut niveau au sein de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN).