Vidanger les piscines municipales chaque année est une obligation pour respecter les consignes sanitaires d’accueil du public dictées par l’Agence régionale de santé. Mais, cette année, en raison du stress hydrologique que connaît le département des Bouches-du-Rhône, la donne a changé. Vider l’intégralité est interdit. Mais, même vidangée partiellement, l’eau est devenue un bien précieux qu’il ne faut pas gaspiller. La Ville d’Istres a donc innové pour récupérer l’eau de ses trois bassins, vidés au tiers de leur capacité sous la surveillance des techniciens du service des piscines.
En début de semaine dernière, profitant de la période creuse des vacances scolaires, la première opération s’est déroulée au stade nautique, où 600000 litres ont été retirés sur les 1,5 million qu’il contient. Une fois déchlorée, l’eau a été reversée dans le canal de Craponne afin de bénéficier aux arrosants urbains. Le stade nautique disposant de vannes reliées au canal proche, la manœuvre a été aisée. Il en sera de même lors du pont de l’Ascension, entre le 16 et le 20 mai, à l’Aqualud d’Entressen, lui aussi raccordé au canal, pour les 80000 litres qui seront enlevés.
L’opération la plus originale a eu lieu vendredi 21 avril à la piscine Jean-Moulin. Ce bassin plus petit, de 120000 litres, attenant au gymnase et au groupe scolaire, reçoit les écoles maternelles, les bébés nageurs et les cours d’aquagym. L’eau vidangée ne pouvant être raccordée au canal, trop éloigné, elle aurait dû être envoyée dans le réseau pluvial. À la croisée des directions de l’environnement et du cadre de vie, en relation directe avec la direction des sports dont dépendent ces équipements, les quelque 50000 litres d’eau ont d’abord été déchlorés avec un neutralisant deux jours avant l’intervention. Puis une pompe, d’une capacité de 40000 litres/heure, a été installée dans le bassin sur laquelle s’est branché le service de la propreté urbaine.
Tour à tour, la laveuse, d’une capacité de 5000 litres et les sept balayeuses électriques, entre 800 et 1000 litres, sont venues remplir leur réservoir. L’eau récupérée a servi directement pour nettoyer le Prépaou après le marché ou les rues du centre ancien. C’est toujours mieux que de se raccorder aux bornes d’eau potable, ce qui est la règle habituelle.
Le comité communal feux de forêts a aussi profité de l’occasion pour venir remplir son camion-citerne de 8000 litres.
Une démarche vertueuse qui sera désormais la règle. La piscine Jean Moulin devrait être équipée d’une cuve où l’eau de lavage des filtres ou des vidanges sera stockée et réutilisée de la même manière.