Lutter contre les chenilles processionnaires, c’est dès maintenant

Environnement

Istres est une ville densément boisée, notamment de pins d’Alep. Des espaces naturels agréables mais qui attirent aussi l’un de ses plus grands prédateurs : la chenille processionnaire. Outre la dévastation qui en résulte sur les arbres investis, la prolifération de ces larves est aussi un danger pour l’homme et ses animaux de compagnie. Leurs poils, projetés dans les airs, ont un pouvoir urticant qui peuvent avoir de graves conséquences.

C’est pourquoi la municipalité, depuis près de dix ans, a pris le risque très au sérieux et est à la pointe en mettant en place tout un dispositif de prévention et d’éradication dans les espaces sous son contrôle. Confiées à une société spécialisée, les interventions sont de trois types. Actuellement, c’est une campagne préventive de pulvérisation d’un produit biologique qui est en cours, à dos ou par camion selon les sites. Profitant des vacances scolaires, un traitement a ainsi été effectué cette semaine sur les pins de la cour du groupe scolaire Camille Pierron, au Prépaou, les enfants étant particulièrement exposés.

La bactérie utilisée, Bacillus Thuringiensis, recouvre et enrobe les aiguilles de pin que les larves, avant de nidifier, vont ingérer, provoquant ainsi une intoxication du tube digestif puis la mort. Mais d’autres procédés sont utilisés au fil des saisons et du cycle de développement de la chenille. Dès le mois de mai et jusqu’en août, piégeage des papillons mâles avec des phéromones les stérilisant dans le but de limiter la reproduction. L’hiver, à partir de janvier-février, opérations d’échenillage, c’est-à-dire prélèvement manuel des nids de chenilles avant la période de procession. Pour les cocons blancs non accessibles, il est utilisé une technique par tirs avec des billes de bio insecticide. Enfin, piégeage des chenilles avec des collerettes installées sur les troncs des pins afin de les récolter avant que celles-ci ne parviennent au sol au moment de leur procession.

Le réchauffement climatique impacte aussi ce phénomène, avec des chenilles qui s’adaptent et dont le cycle d’évolution se décale chaque année un peu plus dans le temps en raison des périodes de fortes chaleurs qui s’allongent. Mais la vigilance de tous les instants des services municipaux, la direction du cadre de vie en tête, porte quand même ses fruits. En six ans, on est ainsi passé de 40000 nids recensés en 2015 à 25000 l’an dernier.

Les administrés peuvent apporter leur contribution à cette lutte en signalant toute apparition ou prolifération sur les grands axes, les parcs et jardins et les lieux boisés qu’ils fréquentent sur le site de la ville ou l’application Istres et vous, rubrique « Signalements – Espaces verts/nuisibles ».