De l’art éphémère, mais bien ancré dans le paysage

Exposition

Les « Arts éphémères » est une initiative née en 2009 à Marseille. Des artistes sont conviés au printemps à investir les jardins de la mairie de secteur de Maison-Blanche pour y créer des œuvres in situ. Istres s’y est associée depuis 2020. Cette année, dans le sillage de l’ouverture du centre d’art Polaris, la manifestation s’étend sur les rives de l’étang de l’Olivier, de la digue du mini-port au début du chemin qui serpente le long de la falaise. Sous le titre, « Faire surgir les possibles », quatre artistes ont travaillé sur place pendant trois semaines. Leurs créations ont été dévoilées ce dimanche 18 septembre dans le cadre de « Faites du sport ». Elles resteront visibles jusqu’au 6 novembre.

Hugo Bel : L’installation de l’artiste toulousain en impose, s’étalant le long de la digue. « C’est du plâtre posé à la poche à douille de pâtissier. Il y a six étages », renseigne-t-il. Au-delà des précisions techniques, ce ruban de dentelle, recouvrant un lit et une silhouette debout, se veut « un paysage scénique avec deux points reliés et un moment de silence au milieu. A chacun d’y voir sa propre narration ». Selon lui, le meilleur moment pour l’apprécier est le matin, au lever du soleil.

Laurent Martin : À partir de voliges de couleur jaune paille, prédécoupées par Frédéric, l’agent technique de Polaris, l’artiste a construit trois architectures fusionnées avec le relief, au sol ou à même la roche. « Lamelle par lamelle, l’idée est de fabriquer un corps, un peu comme nous, qui sommes constitués de plusieurs éléments ; des pièces adaptées à l’espace naturel, des formes organiques, comme un champignon », précise-t-il. Au fil du temps, le bois devrait se griser et se fondre dans son environnement. Laurent Martin a également installé trois constructions à proximité des jardins familiaux d’Entressen.

Magali Daniaux et Cédric Pigot : Le couple d’artistes a planté 1300 brins d’herbe en céramique blanche, réalisés par ses soins. « On appelle ça des herbes BPM, en référence au battement par minute utilisé dans la musique électronique », précise le duo, par ailleurs fan de rythmes techno. « On l’a fait blanc parce que ça nous faisait penser au chemin de cailloux blancs des Mayas pour pouvoir se déplacer la nuit dans les rues de leurs cités à la lumière de la lune ». On retrouvera Magali Daniaux et Cédric Pigot du 5 novembre au 28 janvier 2023 à Polaris centre d’art.