L’esprit de Pink Floyd a soufflé sur Grignan

Les Nuits d'Istres

Un concert « tribute » est toujours un pari. Interpréter le répertoire d’un groupe majeur de l’histoire de la musique sans qu’aucun de ses membres ne soient sur scène ne relève pas que de la dévotion ou de l’imitation. Auréolé de la flatteuse réputation qui le précède depuis sa création en 1988, The Australian Pink Floyd Show est un exemple de perfection. Les gradins bondés du Pavillon de Grignan, hier soir, l’ont bien compris en communiant avec cette formation adoubée par les artistes originels, David Gilmour ou Roger Waters.

On le comprend à l’écoute des 18 titres repris par des musiciens littéralement imprégnés des notes, dont les créateurs du groupe, Steve Mac et Jason Sawford. Voix centrale de la formation depuis 2017, Chris Barnes surprend par ses allers-retours coulisses-scène et son air figé, mais sa restitution des textes est bluffante. Très applaudies, également, les trois choristes et les solos de la saxophoniste.

Malgré le vent jouant les trouble-fête en rafale, le travail sur le son est remarquable. Le show est complet, avec des effets lumières, des projections sur un cercle central et des clins d’œil à leur Australie natale, carte du continent ou kangourous.

Le tour d’horizon est vertigineux, de « Obscured by Clouds » (1972) en ouverture à « One of These Days » (1971) au premier final, de « Sheep » (1977) à « Sorrow » (1987), en passant par « What do you Want from Me » et « Keep Talking », deux extraits de « The Division Bell », l’ultime album de 1994.

Le concert est marqué par deux temps forts. En première partie, une salve de quatre titres issus de « The Dark Side of the Moon », l’album mythique de 1973 : « Time », « The Great Gig in the Sky », « Money » et « Us & Them ». La reprise après la pause est un hommage appuyé à Syd Barrett, cofondateur écarté en 1968 pour raisons de santé, avec son titre « Astronomy Domine » (1967) suivi de l’intégrale des neuf parties de « Shine on You Crazy Diamonds » et de « Wish You Were Here », morceau de l’album éponyme de 1975, signifiant « on aurait aimé que tu sois là », clairement dédié.

Restant la production grand public des Floyd, « The Wall » (1979) a bénéficié d’une belle exposition avec cinq titres, « In the Flesh Part 1 », « Another Brick in the Wall Part 2 », « Mother » puis « Run Like Hell » et « Comfortably Numb » au rappel, devant des spectateurs debout.

Ce n’est pas l’ombre des Floyd, mais bien leur âme qui a plané hier soir sur des Nuits d’Istres qui marquent une petite pause ce soir avant un final tout aussi prometteur avec Sofiane Pamart demain (9 juillet) et Louane et Terrenoire dimanche (10 juillet).


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