Artpro 13, éloge de la diversité à Saint-Sulpice

Exposition

Le rendez-vous des artistes professionnels, d’ici et d’ailleurs, est de retour à la chapelle Saint-Sulpice. Six artistes sélectionnés, dont l’espace d’exposition municipal s’attache à nouveau à suivre l’évolution et l’actualité.

On connaissait Nicolas Braghini pour ses immenses portraits de personnalités iconiques, comme Nelson Mandela qui avait valu au Saint-Mitréen de recevoir en 2020 le Grand prix de la Ville d’Istres, catégorie jury professionnel. Toujours avec l’acrylique, l’artiste confie : « J’ai voulu sortir de ma zone de confort avec des personnages représentés de la tête au pied ». Proportions à prendre en compte, recherche pour le flou en arrière-plan et le mouvement s’expriment à travers trois légendes du sports « pour rester dans la thématique des JO ».

Marie-Ange Boularand étonne à nouveau avec ses « boites de curiosité » disséminées dans la chapelle. Elle relève : « Les cabinets de curiosité permettaient de faire découvrir le monde aux gens qui voyageaient peu. Mo, je veux faire découvrir mon univers intérieur ». Les boîtes, chinées, sont le réceptacle d’associations d’idées et d’images, où la céramique se marie à des objets de récupération. « Cela me fait travailler mon imaginaire ».

Michel Mirabel, avec ses photos, s’affirme en adepte de « l’art modeste » cher au mentor Hervé Di Rosa. Des objets insolites se distinguent en couleurs dans des fonds et des paysages en noir et blanc. Il assure : « Ce ne sont pas de simples objets mais des doudous. On est dans l’humain, l’émotion ».

Jean-Philippe André se distingue des autres car, apprécie-t-il, « c’est ma première exposition dans le Sud et la première fois en 35 ans que je présente plus de deux photos". Sa série, intitulée « Fatigués ! », remonte à 2019 « après avoir croisé un couple de fêtards éméchés ». Une rencontre comme un déclic pour un thème peu abordé dans l’art. Modèles, décors faits maison et fond blanc, « une marque de fabrique », montrent des motards, un gardien de musée un pêcheur ou des évocations romanesques « entre humour, poésie et histoire ».

Chez Patrick Malatrait, « la démarche intellectuelle est avant la démonstration d’un savoir- faire ». L’accrochage d’objets intégrés sur contreplaqué, riche en références à la BD ou au cinéma, traduit ses préoccupations, « la finitude, le transhumanisme, les bouleversements de notre société, l’inconscient collectif, la temporalité». Jusqu’à ce « chaos vide » qui renvoie à la Covid. Pour lui, « l’art doit toucher le cœur, permettre de se rencontrer et de dialoguer. L’important n’est pas de tout comprendre mais de rêver ».

Enfin, Stéphane Garneret prolonge sa réflexion avec des paysages abstraits calculés, où la forme carrée reste la base, entre agencement des gammes chromatiques, lignes d’horizon et collages. Deux sculptures, dont un grand arbre qui saigne, entre force et fragilité, confortent son approche.

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Jusqu’au mercredi 16 mars 2022, à la chapelle Saint-Sulpice. Entrée libre tous les jours (sauf mardi), 9h-12h, 14h-18h. Ne manquez pas les visites commentées avec les artistes les samedis 19 et 26 février, 5 et 12 mars à 14h30, sur réservation au 04 13 29 50 83. Exposition tout public. Port du masque et pass vaccinal obligatoires.